Le bleu de Chartres

Détail du vitrail "Belle Verrière" reproduit par Les Ateliers Loire depuis la verrière de la cathédrale de Chartres
Quand on pense à Chartres, on pense au bleu.
C’est grâce au bleu lumineux présent sur plusieurs verrières de la cathédrale, notamment les célèbres « Notre-Dame de la Belle Verrière » et « L’arbre de Jessé ».
Pour en comprendre la particularité, il faut remonter au 12ème siècle, lorsque les verriers inventent un verre bleu à base d’un fondant sodique, de cobalt, d’antimoine ainsi que de cuivre et de fer.
Il présente des propriétés particulières : très lumineux, il ne s’altère presque pas au cours du temps. Cette fabrication fût documentée par un moine de cette époque nommé Théophile.
D’abord employé sur le chantier de la basilique Saint-Denis, il est ensuite utilisé en grande quantité pour la cathédrale de Chartres. Mais soyons juste: ce bleu peut aussi être observé à la basilique Saint-Denis, à la cathédrale du Mans, à Angers, Vendôme, ou Augsbourg en Allemagne. À partir du 13ème et l’avènement du style gothique, les verrières sont monumentales. Très cher à réaliser, sa fabrication est modifiée: le fondant devient potassique (cendres de hêtre) et la nuance devient plus sombre.
La cathédrale de Chartres possède un ensemble de vitraux médiévaux parmi les mieux conservés car les autres cathédrales ont subi plus de dommages au cours du temps.
Le bleu a une place à part dans l’histoire. Peu employé auparavant, si ce n’est par les égyptiens, il devient emblématique à partir du 12ème lorsque Louis VII, devenu roi en 1137, dédie le royaume à la Vierge Marie. Il adopte le symbole qu’est le lys offert par l’ange Gabriel ainsi que la couleur azur. Ce choix s’impose à ses successeurs et la couleur représente depuis officiellement la royauté mais aussi la Vierge elle-même et le monde céleste.